armoire peinte "Corcelles 1801"


Numéro d'inventaire :

00117

Genre d'objet :

mobilier

Composition :

bois de sapin

Mode de Fabrication :

artisanale

Utilisation :

limité

Origine géographique :

Court

Informations :

Anne Marguerite Gossin est la demoiselle, future mariée, à qui l'armoire était destinée. Ceci nous apprend que ce meuble a été payé par l'épouse.

"Isac Spart de Corcelles né le 23 nov.1768 mort le 4 février 1845 cultivateur, adjoint au maire de Corcelles de 1809 à 1912, ancien d'église de Grandval dès 1811" (Biographie de la famille Spart dressé par le pasteur Gobat, en possession de Roland Spart menuisier à Crémines)

Les Spart étaient une dynastie de menuisiers. Ils ont fabriqué beaucoup d'armoires de mariage pour les jeunes couples du Cornet. Ces meubles au caractère régional bien marqué portent en général un numéro de série, tel le No 46 pour celui qui nous occupe. Contrairement aux armoires de la région de Delémont, les armoires des Spart n'ont en général pas de boutons de portes en fer (au moins dans les dernières séries) ceci probablement pour faciliter les travaux de peinture.

Cette armoire a été achetée à Court par Jean Georges Bader, surnommé "Le Turc", du Landeron qui l'a revendue à Snoriguzzi antiquaire à Courgenay qui à son tour nous l'a cédée pour 3000.- Frs
J. G. Bader est le fils d'une famille de chiffonniers-ferrailleurs de Courrendlin qui de 1900 à 1960 env. récupérait dans la région vieux fers, chiffons, meubles, statues d'églises, outils etc. Son frère tient actuellement la brocante de Delémont "A la Bonne Affaire".

A la fin du 19e-début 20e siècle, la plupart des meubles peints, bien présents dans le Jura bernois et aux Franches-Montagnes ont été recouverts de peinture faux-bois par soucis de suivre la mode par des gens qui n'avaient pas les moyens d'acheter un mobilier neuf à la Fabrique Jurassienne de Meubles à Delémont, voir en France par le biais des catalogues de "Manufrance" à St-Etienne.

Vers 1960-80, animées du même désir de suivre la mode et redonner un aspect d'origine au mobilier peint faux-bois les gens ont décapé la plupart de ces meubles entraînant du même coup la disparition des décors recouverts.

Ce meuble avait séjourné longtemps dans un fumoir. Il était recouvert à l'intérieur et à l'extérieur d'une épaisse couche de suie. Il avait lui aussi été recouvert d'une peinture faux-bois, laquelle comprend 2 couches; la couche d'accrochage qui marque les veines claires du faux-bois (la plus difficile à enlever) et la couche supérieure de terre d'ombre qui passée au peigne alors qu'elle est encore fraîche découvre le fond clair et simule les veines du bois. Décimètre carré par décimètre carré nous l'avons décapée à l'aide d'un décapant synthétique nitro, puis nettoyée au diluant nitro et à l'alcool. La peinture à la caséine de ces meubles ne résiste pas à la soude caustique. Une bonne cire naturelle a fini ce meuble, bien qu'un verni nitro aurait aussi pu convenir.